À la découverte de Woody Paris

L’histoire de Woody est un bel exemple de ces projets de reconversion que l’on rencontre souvent au Pointcarré. Woody, né en juin 2015, est une jeune auto-entreprise de création d’objet de décoration en bois. Camille Boidin qui porte ce projet, commercialise aujourd’hui ses cadres en bois et projette de développer une gamme de meuble personnalisable.

En janvier 2015, le mari de Camille, qui se forme alors dans un Fablab parisien, lui offre des cadres
pour sublimer les photos qui les lient après dix ans de vie commune. Ce qui était d’abord une surprise astucieuse pour la maison devient un projet pour Camille, qui va trouver rapidement de petites boutiques spécialisées dans la décoration, pour vendre ses créations.
Le concept original de ce cadre fonctionne. Nous sommes tous confronté au même problème, nos photos sont nombreuses, mais virtuelles, les téléphones en sont remplis mais les murs eux, en sont vides. Les petits cadres aimantés, qu’elle fabrique désormais entre sa jolie maison et l’atelier du Pointcarré, sont faciles d’utilisation, et abordables. Ils permettent de matérialiser des moments de bonheur, d’amour, en tribu ou à la plage, qui se seraient autrement laissés oubliés dans un appareil bien trop gourmand d’autres photos.

Camille, plutôt que d’intégrer un fablab de professionnels, de designers, a choisi le Pointcarré pour
développer sa nouvelle activité. Elle y recherchait une dimension humaine, un lieu de rencontre, et le confort de la proximité. Elle s’en est rapprochée progressivement, y a suivi une formation à la découpe laser, qu’elle revient utiliser régulièrement. Elle est même récemment devenue associée de la coopérative ! A l’avenir Camille produira de A à Z ses cadres à l’atelier du Pointcarré, pour ne plus avoir à « se balader avec des planches sous le bras ». Pour elle le Pointcarré sera plus un atelier qu’un lieu de fabrication, elle participera à la vie quotidienne et aux grandes décisions de ce lieux collectif.

Cette volonté de proximité et de soin au travail du bois passe aussi par une attention particulière aux matières premières. Plutôt que de passer par une grande chaîne du bricolage, dont elle n’apprécie pas toujours la qualité du bois, elle choisit de travailler avec un artisan qui fait un bon travail, soigné et qui est attentif aux besoins de ses clients qu’il connaît tous personnellement. Cette dimension de proximité, de circuit-court imprègne Woody, qui souhaiterait développer encore plus la possibilité de personnaliser les cadres pour les clients de la boutique Pointcarré.
Le projet de Camille est aussi un bel exemple de ces dyonisiens qui vivent, travaillent et se détendent à Saint-Denis. Camille a un ancrage festif sur la ville dont elle apprécie la « vie de village », le cadre de vie et les relations d’entraide. Elle nous le confie, elle n’en partirait pas, elle est ici par choix. Huit ans après son arrivée, elle salue la belle énergie créative de la ville et la volonté des habitants de coopérer et d’être solidaire. Ses activités associatives étaient d’ailleurs concentrées autour de la crèche associative en gestion parentale où ses enfants étaient pris en charge par des professionnels de la petite enfance, mais elle s’intéresse également vivement aux question d’écologie et d’alimentation.

C’est donc non seulement en tant que créatrice qu’elle intègre le Pointcarré, c’est aussi en tant que voisine, mère et citoyenne qu’elle s’y engagera.

À découvrir à la boutique Pointcarré et sur www.woody.paris

NoémIe Gallet,
Volontaire en Service civique au Pointcarré.

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