MINE DE RIEN, LA PETITE USINE TOURNE DEPUIS PLUS D’UNE SEMAINE sans chef·fe, ni autorité. Le plan : beaucoup de boulot bien réparti et surtout de l’aide des quatre coins de Saint-Denis.
LES RANGS SE SONT GARNIS. Rien que dans la première photo, trois nouvelles têtes depuis vendredi : Laurent, à gauche, Pierre au premier plan et Nina à la table [1]. Nous recevons tous les jours des propositions de coup de main … parfois même sur le pas de notre porte ! Dimanche Nathan a trouvé une lettre manuscrite en faisant sa pause clope. Gwenaël rejoint l’établi dès aujourd’hui [2] Et vous n’avez là qu’un instantané : selon les comptes de l’ami Luis, une vingtaine de personnes ont proposé leur aide à ce jour sans compter les coopérateur·rices embarqués dans l’affaire ! Si vous voulez prêter main forte et doigts légers, il a mis un formulaire en place pour toutes les bonnes volontés
(que vous pouvez remplir en cliquant là -> https://docs.google.com/…/1FAIpQLSeS8DxSDzrpFgF2mN…/viewform).
On vous fera un petit trombi dans les prochains jours, histoire que vous puissiez mettre un nom sur chaque masque. Émilie a commencé à tirer les portraits et ça promet des paillettes sous les élastiques [3].
NIVEAU MATOS, NOUS AVONS SORTI LA GROSSE ARTILLERIE : l’ami Tom revenu dans les murs avec l’aide de Cyril et Séb-Cam, la découpeuse laser a repris du service pour tailler dans le plexi des visières légères avec une précision chirurgicale [4]. La machine gronde dans la salle du fond, porte fermée, équipements de sécurité obligatoires. Mais quand on soulève le capot, les contours se dégagent d’un souffle (même sans retirer le masque). Seul soucis : qu’est-ce que ça bouffe cette bestiole ! Plaque après plaque, nos stocks de plexi se font croquer et nous n’avons presque plus de consommable sur les étagères [5]. Or, avec les Ehpad, services de santé et autres besoin en équipements légers, le débit de la laser nous serait d’un grand secours.
CE N’EST PAS LA DEMANDE QUI MANQUE MAIS LE MATOS : Nathan et Seb-Cam rallongent chaque jour la liste de nos pénuries. Le fil nécessaire aux imprimantes (le PLA), les élastiques pour attacher les visières, le rhodoïd (le plastique rigide utilisé pour l’écran de protection), les lames de cutter pour la post-prod…
… ET NOUS AVONS BESOIN D’ARGENT POUR TOUT CA. Depuis la sortie des premières visières, nous avons fait tourner la boutique grâce au cirque de la débrouille dionysienne entre coups de main des potes, fonds de tiroirs et générosités ponctuelles. Les bobines du Pointcarré y sont passées, les dons des médiathèques et lycées ont été engloutis, la subvention de 1000 euros de la Fondation Orange grignotée par les achats de consommables. Pour continuer à offrir nos modestes protections aux soignant·es, patient·es et publics, nous avons monté une cagnote Leetchi. Grâce à vos dons, nous pourrons payer les matières premières nécessaires : avec 2€, nous payons un mètre d’élastique, de quoi attacher 4 visières et pour 20€, nous chopons une plaque de plexi où découper 14 serres-têtes pour les modèles légers Europe888 … quel que soit la taille du don, ça remettra du jus dans les machines [6].
C’est par là -> https://www.leetchi.com/c/fabrication-de-visiere-de-protect…
NOTRE TRAVAIL, ON SE LE PAIE EN PHOTOS. Celles des gens qui nous aident, comme l’ami Mouss de la Pizzeria Mirabella Boulevard. qui a rallumé son four juste pour une fournée quatre fromages et de végés sous le cagnard napolitain de notre vendredi après-midi à l’usine [7]. Et surtout le soulagement de celles et ceux à qui nous offrons un peu plus de protection contre la propagation du virus et les manques de moyen. Nous vous ferons aussi un petit trombi, que vous les rencontriez toutes et tous.
IL Y A LES TOU·TES PROCHES, comme Jeanne et Vanessa de l’Ehpad du Laurier noble, à côté de Delaf. Les soignant·es y bossent d’arrache-pied, certain·es rempilant après leur convalescence pour revenir auprès des résident·es. Leur sourire, c’est pas l’excès de café, c’est le soulagement de 30 visières légères Europe888 et 5 visières longues RC3 [8]. On récolte aussi des encouragements plus loin : samedi après-midi, nous avons été à l’Ehpad de Bondy pour récupérer la patate de Marin en échange de quelques visières. Un petit colis pour les rassurer quand ils et elles vont au boulot, ses 37 collègues et lui, qui demeurent au chevet de résident·es privé·es de la visite de leurs familles par le confinement [9].
NOUS AVONS ENCORE AU MOINS UN MOIS DE PRODUCTION A TENIR, ça promet beaucoup de commandes, pas mal d’énergie et un copieux budget. Jusqu’ici, rien de l’humain n’a manqué : nos réserves de bonnes volontés et de gratitudes se remplissent régulièrement. Ce qui pourrait ralentir cette chaîne de montage solidaire, c’est désormais le matériel et les moyens de se le procurer. Nous en appelons à celles et ceux qui ont relayé nos appels pour faire tourner celui-ci : que ça soit en argent liquide ou en plastique rigide, tous les dons sont précieux et bienvenus ! En attendant, prenez soin de vous, prenez soin des autres si vous le pouvez. Et comme cette usine tourne au collectif :
VIVE LE COLLECTIF, VIVE FRANCIADE* !
* https://fr.wikipedia.org/wiki/Franciade